La sculpture
La roche était posée là, parmi d' autres ,
je l'avais prise, pour quoi elle ?je ne sais trop ,
Un long passé, depuis sa création , de quelle ère ?
Que vais-je en faire, peut-être, un peu trop tôt !
Un triangle épais, plutôt large, blanc , gris, irisé
pourtant je sais qu'il va sortir quelque chose
je la prends, la mets sur l'établi, je me dis
j'aurai du mal ; pour la finir, c 'est sûr.
Une ou deux , dans la masse, personnes cachées ?
peut être en cherchant bien une femme baissée
tête penchée,timide ,un peu inclinée
Le feutre bleu , en main, j 'imagine sa destinée.
Puis les ciseaux à bois, entrent sûrement en action
le maillet de buis, tape doucement en réflexion,
je m'occupe du dos, puis je descends vers la croupe
pour émerger sur le bas ,les cuisses , je coupe .
Il ne faut surtout pas casser, allons lentement
cela permet à l 'idée d avancer , de réfléchir
les proportions seront elles bonnes, pas loin
le bras apparaît, puis le départ de la cuisse.
Bon Le bleu du feutre est déjà effacé
Les repères ne sont plus là ,mais vérifier
Les pieds resteront dans la roche, il est vrai
Que nous restons liés à la terre à jamais.
Les jambes jailliront de la roche , comme
La nymphe sortant mouillée de l'élément.
Le dos est fini, poitrine un peu forte,
Je vais la diminuer, reste à faire la tête
Outillage dérisoire par rapport à l'usage
Derrière, je vais garder une forme vague
Très brute, d'ailleurs Darwin nous a dit
Que l'homme venait de la mer ,en théorie.
Petit à petit , le visage se dessine
Creuser encore l'arrondi des cuisses
La pièce commence à prendre tournure
Maintenant c'est l'heure du polissage
Peaufiner le ponçage serait plutôt sage
Plus ce sera poli plus ce sera joli
Le talc prendra de la brillance,les couleurs
Des deux veines se mélangeront en irisation .
Il me manque encore la chevelure
Et elle sera une très belle dame.
J’aurais eu une autre belle aventure
Mais oui , c'est la création de la femme.
AQUARELLES
Jc Delbosc et l’Ecriture